26 Juin 2013 – Monistrol – Mont Blanc – Monistrol.

3ème étape : St Gervais – Vétan (Italie)
 170 km et 4600m de dénivelé.
Journée inoubliable.

Le Grand St Bernard, voilà la discussion principale au moment de prendre la route ce mercredi. Le temps n’est pas trop mauvais mais qu’en sera-t-il là haut. Nous prenons la direction de Servoz en passant par Le Fayet. Un coup de cul terrible se présente avec des passages à 12% ; pour un échauffement, il n’y a pas mieux. Sur le replat qui suit, tout le monde récupère. Servoz passé, Vaudagne arrive et au croisement qui suit le tunnel est interdit aux cyclistes. La DDE nous indique tout de suite la route à suivre pour aller sur les Houches et Chamonix. Il y a un passage qui monte un peu dans le bois. Houlà, le passage, ça pique les mollets et ça dure. On souffre une 2ème fois avant d’atteindre Chamonix.

A la sortie de la ville le 1er col de la journée qui est le col des Montets avec 11 km d’ascension se présente. Jusqu’à Argentières, pas de difficulté si ce n’est un flot incessant  de voitures. Les derniers km se grimpent bien et nous atteignons le sommet au chalet des Aiguilles Rouges (magnifique endroit botanique). La descente sur Vallorcine est belle, rapide et nous amène au Chatelard où un douanier fort sympathique entame la discussion et nous félicite de notre périple. Le bus est passé sans encombre ainsi que « les mallettes », Kelly n’en revient pas, lui qui avait toutes nos cartes d’identité.

Le col de La Forclaz avec ses 1500m n’est pas de tout repos surtout les 4 derniers km à plus de 8%. Les panoramas sont splendides, de la neige, de la verdure, une belle route et des cyclistes que nous croisons. En regardant le compteur, nous n’avons pas encore 80 km. Que dire de la descente sur Martigny, simplement enivrante, 16 km de virages serrés. Les motards se font plaisir et nous aussi  mais toujours avec prudence.

Pour faire des photos de ces lieux superbes, l’appareil doit fonctionner, du moins les accus, hélas ils ne doivent pas aimer l’altitude. Martigny, 28°, du soleil, et des vignes. Incroyable !!! Le compteur affiche 100 km à Orsières. Nous ferons la pause déjeuner sur une petite place, face aux vignobles et après le café, le plat de résistance sera servi.
Le Grand St Bernard nous attend, 32 km d’ascension, et 8% après Orsières. A notre dame de Lorette, il y a 10%. Entre Bourg St Pierre et Bourg St Bernard,  nous surplombons le barrage des Toules avant de nous enfiler sous les pares avalanches pendant 8 km. Ce passage est monotone, nous transpirons et il y  a plein de courant d’air. Dès la sortie, le coup de massue arrive. Plus de répit, la pente sera entre 8 et 11% pendant les 6 km. Nous avons fait 2  groupes  afin de ne pas se mettre dans le rouge. Les jambes font mal et chacun cherche le bon développement. Il y a de plus en plus de neige sur les  bords, le col a été déneigé il y a 15 jours. Maintenant, le vent est là, de côté, le dernier km est difficile avec 11% mais nous arrivons à 2469m.
 Fatigués mais heureux d’avoir réussi. A cette altitude, il ne faut rester trop longtemps surtout après un tel effort. Il fait très frais, presque froid. Quelques photos avec un appareil qui fonctionne, la descente sur l’Italie commence.

Nous nous rendons compte que l’ascension du Grand St Bernard côté italien doit être redoutable. Les  pentes sont terribles et les virages serrés, le vent souffle de plus en plus fort, heureusement les vestes thermiques sont les bienvenues.

A la préparation de ce séjour, nous n’avons pas trouvé d’hébergement à Aoste et c’est à Vétan à 1800m que nous logerons. Toujours en 2 groupes, nous devons nous retrouver à Grignio. Ici commence la belle histoire du séjour. A Etroubles, nous avons fait 25 km de descente, et après renseignements mi français et mi-italien, il faut descendre encore12 km pour atteindre
Grignio. Fort de son avance, le 1er groupe arrive dans le village et va au seul café qui se trouve à la sortie, s’installe et commande une boisson bien  méritée. Le temps passe, le bus n’est pas là, ni le 2ème groupe. Pas de liaison portable et voilà 1 h que nous attendons quand soudain, un téléphone  sonne. Où êtes vous ? …  A Grignio mais nous aussi. Les uns sont en haut du village et les autres en bas ; personne ne se voit. Le bus arrive, nous  informant que le 2ème groupe commence à rouler en direction de l’Hôtel. Nous prenons une route étroite, pas de signalisation indiquant notre destination,  et nous devons monter à 1800m. C’est le coup de massue de la soirée. Des passages à 10% et les mollets comme des pierres. On se remonte le moral car  nous venons de faire 6 km et Vétan ne doit pas être loin. Hélas, le dernier renseignement nous indique qu’il faut faire encore 7 km. Le bus est  envoyé à l’Hôtel pour prévenir du retard. A Vétan 1, un panneau indique que Vétan 2 (c’est le lieu de résidence) se trouve à 4 km. C’est là haut que nous arriverons au bout d’une interminable ascension. Il est 20h. Depuis ce matin, que d’émotions et de souvenirs : des paysages merveilleux, des cols franchis parfois dans la douleur et une arrivée rocambolesque à l’Hôtel. La douche est réparatrice de nos efforts ; les jambes sont un peu lourdes mais nous sommes heureux.

170 km et 4600 m de dénivelé dont 1000 m sur les 12 derniers km pour cette journée mémorable.
Repas et vin italien remontent la troupe. Chacun raconte sa journée avant de fermer les paupières car demain, c’est 3 cols au menu, 135 km et 3300m de dénivelé.